Découvrez les secrets de la transformation verte du bois

Processus de transformation des grumes du bois

Le bois extrait des forêts est utilisé pour différentes fins, comme le chauffage, la construction ou la fabrication de mobilier, après avoir été coupé. Environ la moitié du bois extrait à l’échelle mondiale est transformée en produits de construction. Ces produits comprennent des poutres et des panneaux. Cette répartition souligne l’importance cruciale de la transformation du bois dans divers secteurs. Le reste est utilisé comme combustible ou intégré dans la production de panneaux agglomérés ou de particules.

La transformation du bois bénéficie d’un coût énergétique relativement modéré. Souvent, elle utilise des ressources biomasse, parfois directement issues de la filière bois elle-même. Par exemple, dans une scierie, les machines sont fréquemment alimentées en partie par des pellets ou des copeaux de bois, des sous-produits du bois d’œuvre. L’empreinte carbone des premières étapes de transformation du bois, de la coupe à l’écorçage en scierie, s’estime à environ 40 kg[CO2-eq] par tonne de bois.

La transformation du bois, un avantage certain

Le bois présente plusieurs avantages qui favorisent sa transformation tout en réduisant la consommation d’énergie.

Sa légèreté, avec une masse volumique d’environ 500 kg/m3, permet de limiter les besoins énergétiques lors de son traitement, de son transport et de sa mise en œuvre.

Différents gabarits de sciage d’une grume

En tant que matériau sec, le bois nécessite peu d’eau lors de son utilisation dans la construction. Cette particularité contraste avec d’autres matériaux comme le béton ou l’aluminium, nécessitant une filière humide. Cette caractéristique réduit également la consommation d’eau lors de la transformation du bois.

Selon le rapport ClimWood 2030, l’utilisation de produits bois contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble de leur cycle de vie, par rapport à des matériaux de fonction similaire fabriqués avec d’autres matériaux. Cette réduction est significative, allant de 1,5 à 3,5 tonnes de CO2 par tonne de bois utilisée, étant donné que la teneur moyenne en CO2 du bois est de 1,85 tonne.

Le séchage du bois

Le processus de séchage du bois est une étape cruciale dans sa transformation pour la construction. Il permet de réduire l’humidité du bois de construction, passant d’un état vert à un état sec, avec un taux d’humidité d’environ 20 %. Différentes méthodes existent :

  • le séchage à l’air, le séchage en séchoir (kiln drying),
  • le séchage au micro-ondes,
  • le séchage supercritique au dioxyde de carbone
  • le séchage chimique à base de solvants.
Séchoir industriel aux micro-ondes (source : https://www.epier.com/news-3978-before-making-furniture-why-we-have-to-dry-and-insecticidal-wood-material.html, accès en ligne le 20.11.2020)

Chacune de ces méthodes a ses avantages et ses inconvénients, mais elles requièrent toutes une quantité significative d’énergie.

La protection et les traitements du bois

La protection et le traitement du bois sont également des aspects importants à considérer. Bien que le bois soit un matériau biosourcé, il n’est pas totalement neutre du point de vue environnemental. Certains produits dérivés du bois peuvent avoir un impact environnemental plus important en raison des colles et résines utilisées dans leur fabrication. De plus, les traitements de protection, tels que les traitements thermiques ou chimiques, peuvent également avoir un impact sur l’environnement.

Il est donc essentiel de prendre en compte ces facteurs lors de la transformation du bois pour garantir des pratiques durables et respectueuses de l’environnement. En optimisant le processus de séchage et en utilisant des méthodes de traitement plus respectueuses de l’environnement, il est possible de minimiser l’empreinte écologique de la transformation du bois tout en maintenant sa qualité et sa durabilité.

Quels traitements du bois pour limiter l’impact environnemental ?

Pour minimiser l’impact environnemental lors du traitement du bois, on recommande plusieurs approches.

Idéalement, lorsque cela est possible selon les normes (cf NF EN 335-2), il est préférable de ne pas recourir à de traitement du bois. Bien que des méthodes de protection biobasées soient à l’étude, leur durabilité reste controversée.

En cas de nécessité de traitement, il est conseillé de privilégier les composés à base de bore, comme l’oxyde de borate. Ces composés, limités au bois vert en raison de leur caractère hydrosoluble, sont non toxiques.

Si l’application sur du bois vert est impossible, des alternatives sans arsenic ni chrome peuvent être utilisées. Notamment l’éthyloamine de cuivre, le cuivre alcalin quaternaire (CAQ), l’azole de cuivre (AC) et le CBA, produits à base de cuivre, goudrons et créosotes.

Enfin, les produits de préservation contenant de l’arsenic et/ou du chrome, autrefois largement utilisés, tendent à être progressivement abandonnés en raison de leur toxicité. On retrouve notamment l’arséniate de cuivre ammoniacal (ACA), l’arséniate de cuivre et de zinc ammoniacal (ACZA) et l’arséniate de cuivre chromé (CCA).

Risques et inconvénients des traitements pour la transformation du bois

Malgré leur efficacité avérée, les traitements du bois présentent des risques potentiels importants. Pendant l’application ou l’imprégnation sur le bois, ces traitements libèrent des substances dangereuses dans l’air, l’eau et les sols. Exposant ainsi les travailleurs à des produits potentiellement cancérigènes.

De plus, une fois traité, le bois peut se classer comme un “déchet dangereux”, ce qui complique sa gestion et son recyclage ultérieur.

Au cours de sa durée de vie, le bois traité émet des composés volatils. Ces émissions peuvent entraîner des risques pour la santé humaine, notamment en cas d’incendie, où il peut produire des fumées toxiques.

Conclusion

En cas de besoin, privilégiez des options moins toxiques comme le CAQ ou le AC pour les charpentes extérieures. Pour les applications intérieures, envisagez l’utilisation de traitements à base de borate, surtout si vous avez des problèmes de termites.

Optez également pour des essences de bois résistantes aux parasites et certifiées FSC. Assurez-vous aussi d’une conception adaptée et d’une maintenance régulière pour prolonger la durée de vie du bois. Enfin, veillez à une élimination adéquate du bois en fin de vie en le déposant dans des décharges appropriées.

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